Le live des « Gardiens du cinéma » du 22 août 2020

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Les Gardiens du Cinéma ont organisé un nouveau live Youtube samedi 22 août au soir, en grande partie consacré au problème des blu-ray défectueux.

Nous n’avons pu, pour cause de congés en famille -mérités ! – intervenir sur ce live, mais souhaitons à travers cet article apporter quelque précisions à tous ceux qui l’ont suivi, sur quelques points qui nous semblent importants. Sachant que les informations déjà données dans le live nous sont par ailleurs apparues pertinentes et de qualité.

1. Les éditeurs

Il a beaucoup été question des éditeurs : procédures mises en place (ou non), échanges obtenus (ou non), parallèle avec l’Appel des 70, souhait d’obtenir une garantie (échanges possibles pendant x années), idée de pétition, souhait d’inviter des éditeurs pour débattre du problème.

Il est important de comprendre que les éditeurs ne sont pas un bloc monolithique ayant une attitude uniforme. Ce sont des entités/entreprises différentes, et en matière d’échanges de blu-ray, c’est « chacun pour soi ». Il n’y a jamais eu de position globale officielle ni coordonnée.
Nous avons ainsi pu repérer, au fil des années, quasiment autant d’attitudes qu’il existe d’éditeurs. Nous les résumons ci-après :

  • Ceux qui ont systématiquement renvoyé vers le presseur QOL, parfois même quand il ne s’agissait pas de BD pressés par QOL.
  •  Ceux qui ont reconnu le problème et ont effectué des échanges en direct, en parallèle de QOL (mention spéciale à Wild Side).
  • Ceux qui ont reconnu le problème et ont effectué de nouveaux pressages pour y remédier (mention spéciale à Arte)
  • Ceux qui ont assuré des échanges puis les ont arrêtés (style : 5 ans, ça suffit!)
  • Ceux qui, tout en reconnaissant le problème, n’ont pas souhaité qu’une procédure d’échanges soit divulguée dans le public.
  • Ceux qui ont conseillé de se retourner vers le commerçant auprès duquel l’on avait acheté le BD (ce qui est fort difficile plusieurs années après!).
  • Ceux qui ont affirmé ne pas connaître le problème et qu’il s’agissait probablement d’un problème de matériel de lecture.
  • Ceux qui ont argué d’une usure naturelle normale du BD.
  • Ceux qui ont donné des réponses contradictoires, tantôt positives, tantôt négatives, selon la personne sur qui l’on tombait, selon le jour, ou selon le mode de contact employé (mail, téléphone, Facebook, Twitter).
  • Ceux qui n’ont jamais répondu à personne.
  • Sans compter le cas, évoqué dans le live et que nous ne connaissions pas, du conseil de se retourner vers le téléchargement!

Peut-être en oublions-nous… Mais retenons de cet inventaire combien le monde de l’édition est en l’occurrence éclaté, et donc combien il sera difficile d’obtenir une quelconque « garantie globale » et d’obliger l’ensemble des éditeurs en quoi que ce soit.

Nous notons par ailleurs que « l’Appel des 70 » ne comprend pas la signature de très gros éditeurs très touchés par le problème : M6, TF1, Pathé, Gaumont, Europacorp entre autres. Pour ces éditeurs, l’idée d’un échange de bons procédés (soutien à l’Appel vs garantie) ne semble guère applicable.

A la décharge des éditeurs, nous devons aussi indiquer que les consommateurs n’ont pas toujours joué le jeu. Il nous a ainsi été rapporté plusieurs fois que certaines personnes ont demandé des échanges « par précaution » : « Mon blu ray marche toujours, mais j’ai entendu dire qu’il pourrait être à terme défectueux, je demande donc son échange ». Il est clair que de telles attitudes n’ont pas incité certains éditeurs à être attentifs aux demandes.

2. Durée de vie d’un BD 

Le chiffre de 50 ans, voire 100 ans, de durée de vie potentielle a été cité. Nous signalons que le site de la Blu ray Disc Association (en gros, l’organisme mondial de référence en matière de blu-ray) indique, au chapitre « lifespan «  (durée de vie) : « The Blu-ray Disc format is designed to stay relevant for at least 10 to 15 years. » . Traduction Google : « Le format de disque Blu-ray est conçu pour rester pertinent pendant au moins 10 à 15 ans »
Cette affirmation pose naturellement la question de savoir quelle durée de vie le consommateur peut exiger en matière de garantie.

3. Conditions de production chez QOL

En complément du témoignage de Rémi -ancien employé QOL – dans le live, nous nous devons de vous signaler cet article de 2009, parue sur 01net, dans lequel QOL avouait clairement ne pas maîtriser la production des blu-ray. Cet article mérite d’être lu et explique sans doute une partie des problèmes rencontrés.

Une autre explication (hypothétique, mais qui prend racine dans un document en notre possession), serait que QOL avait tout misé sur le HD-DVD, qui malheureusement a perdu face au blu-ray. Leurs lignes de production DVD, moyennant certainement quelques adaptations, permettaient de presser des HD-DVD, mais pas des blu-ray. Ainsi ils auraient été obligés de  s’adapter rapidement -et peut- être trop rapidement-  pour le support blu-ray (achat de nouvelles lignes, prise en main etc.)

4. L’application

L’idée de mettre au point une application qui indiquerait, par simple scan du code-barre, si le BD est potentiellement défectueux ou pas a été longuement débattue dans le live.
Nous rappelons que bluraydefectueux.com dispose d’un moteur de recherche externalisé sur une page dédiée (peu consommatrice en bande passante et autres ressources), à partir duquel il est facile de repérer les titres signalés sur le site.

http://bluraydefectueux.com/recherche

A titre de conseil, et sans vouloir aucunement brider les bonnes volontés (et nous sommes prêts à collaborer bien évidemment sur le partage de l’information et l’expertise nécessaires à la réalisation du projet), nous nous demandons, puisqu’un outil pas compliqué existe déjà, s’il est judicieux de dépenser des dizaines d’heures de travail pour créer en parallèle une appli qui ne ferait gagner que quelques secondes.  Une appli est certes un outil confortable puisqu’il est apparemment prévu un fonctionnement OFF LINE, mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

Par ailleurs, si cette appli, comme cela a été évoqué, devait également indiquer les solutions de rechange (BD étrangers), le travail de repérage deviendrait considérable, voire impossible. On notera par exemple sur Amazon que de nombreux titres sont proposés avec une dizaine -parfois une vingtaine- d’éditions différentes (et donc autant de codes-barres).

Enfin, il faut prendre garde à ce que la rapidité d’un scan n’aboutisse pas à condamner immédiatement et sans recul tous les exemplaires d’un titre. Comme nous le savons tous, un titre peut être défectueux chez une personne et fonctionner sans problème chez une autre. Une appli éventuelle doit être utilisée comme une indication incitant à la prudence, pas comme un couperet.

Nous rappelons qu’une application était à l’ordre du jour il y a plusieurs années, dès l’introduction des code barres, mais face aux points énoncés plus haut, nous avons renoncé pour emprunter une autre voie.

En espérant vous avoir apporté des précisions utiles,  et à bientôt pour de nouvelles aventures !

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Vivaldi21

Je suis un cinéphile, pendant 40 ans j’ai vu en moyenne 150 à 200 films par an en salle, j’ai écrit dans des revues locales, j’ai fait des émissions à la radio ou animé des séances de «ciné club», et je crois bien connaître le cinéma, surtout celui dit «de répertoire»

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