Vif, tout est relatif...bluraydefectueux a écrit :Nous notre point de focalisation c'était le BD ROT. ça a été le fruit d'un vif débat sur DVDClassik. Sinon c'est 50 éditeurs indépendants mais qui parlent des technologies et de l'industrie d'une manière générale, et si on reste sur cette voie oui, donc BD ROT, VF (pour ceux qui sont allergiques aux VO) en HD, disques sérigraphiés etc...Une vraie reconnaissance du problème de défectuosité avec procédures adaptées, et pas un jeu de pistes.
Mon souci est que ce focus sur ces points très spécifiques revient à regarder le marché physique et l'appel des indépendants à travers un prisme de lecture extrêmement étroit et très peu à propos (en plus de tout mélanger, notamment les produits des studios et ceux des indés).
Ca n'efface pas l'existence concrète des problèmes comme le BD-Rot, mais à un moment donné, ça donne l'impression d'être arquebouté sur des marottes qu'on ressort à la moindre occasion. On a des indépendants qui ont perdu 75% de leurs ventes à cause d'une pandémie mondiale, et ce qui vient spontanément à l'esprit de certains, ce sont les... sériegraphies des disques ? Sérieusement ?
(qui plus est, comme les VF lossy, c'est un problème de studios pas d'indépendants)
Je crois surtout que tu prends le problème à l'envers, notamment à cause d'un raisonnement sophistique.vivaldi21 a écrit :Le maintien du DVD est effectivement une aberration en termes de politique commerciale. Il est connu en marketing qu’il peut y avoir « cannibalisme » entre différents produits, à savoir que l’un prend le marché de l’autre. Et c’est d’ailleurs ce qui se passe, le DVD cannibalise le BD.
A mon sens, l’explication n’est donc pas commerciale, mais politique. Tous les presseurs n’étant pas équipés en machines de production de BD, il fallait leur permettre de continuer leur activité (et de préserver les emplois) en conservant le pressage de DVD.
Je ne dis pas que c’est la seule explication, mais je pense qu’il y a de ça. Ce n’est pas pour nous qu’ils gardent le DVD, mais pour eux !
Le DVD a cohabité pendant près de 10 ans avec la VHS. On n'a jamais reproché à la VHS de cannibaliser le DVD. Les gens avaient simplement le choix entre 2 formats, ils ont fait le changement, les ventes de VHS ont plongé, et une fois la PDM du DVD suffisante, l'industrie a définitivement basculé.
Or, ça n'est simplement jamais arrivé avec le BR. Pourquoi ? Va savoir, mais probablement le fait que, tout simplement, ça n'a jamais intéressé plus que ça un grand public pour qui les évolutions techniques du BR ne sont jamais apparues comme suffisamment attrayantes.
A partir de là, sur un marché globale dont 70% des ventes sont encore assurées par le DVD, personne ne va aller parier sur un taux de conversion forcée très élevé et se couper de (littéralement) la majorité de ses revenus quand aucun chiffre ne montre que c'est une idée viable. Or, supposer que le DVD cannibalise le BR implique, au contraire, de pouvoir soutenir l'idée que sans le DVD, le BR aurait décollé et aurait été adopté par (habituellement) 80% du marché.
En pratique, à nouveau, l'étude des chiffres du marché depuis 15-20 ans montrent que rien ne soutient un taux de conversion massif vers le BR suite à un abandon du DVD. Au contraire, ils montrent plutôt une désertion du marché physique AVANT même l'arrivée du BR et même avant l'arrivée de Netflix. La ligne de base (BR vs DVD) n'est donc pas la bonne. Et elle n'explique d'ailleurs pas comment les indés font pour justifier un split BR/DVD parfois largement en faveur du DVD (ça peut monter jusque 75% en France, et de nombreux indés UK ont carrément arrêté le DVD).
L'explication industrielle est intéressante, mais ne semble elle aussi chronologiquement problématique, dans le sens où on ne peut pas reprocher à l'industrie de continuer de produire ce qui se vend et d'éviter des investissements dans un domaine qui n'a jamais décollé.
Au fond, je pourrais résumer cela en une phrase : l'industrie n'est pas l'armée du salut et n'aime pas faire des frais pour rien.
Et de toute manière, le marché est massivement dirigé structurellement par les studios (en Angleterre, ils représentent 70% des ventes physiques), le split DVD/BR n'étant pas le même pour les indés.
Comme la VHS avec le DVD, le DVD aurait disparu avec le BR si les gens avaient migré. Mais ils ne l'ont pas fait. C'est comme ça.
C'est sûr que quand on confond les studios et les indés, les ayant-droits et les éditeurs, l'industrie et les politiques, on peut faire une liste à la Prévert du genre. En pratique, aucun de tes arguments n'est le fait des éditeurs ayant lancé cet appel et les tarifs "2-3 fois plus chers qu'à l'étranger" est une affirmation qu'on pourrait qualifier de mensongère (rappel : en 2019, un DVD était acheté en France 6€ en moyenne et un BR 11€).vivaldi21 a écrit :En plus, il y a une pétition maintenant ! Donc, de braves contribuables prêt à donner 5 millions de leurs impôts à des entreprises privées, pour obtenir les avantages suivants :
Entre autres, laissez moi 24 heures et je vous en trouve encore !
Par ex, on parle depuis des années de l'Allemagne : depuis 2014, le prix d'achat d'un BR y est supérieur à celui de la France (3€ de plus en 2018, tout de même). En Angleterre, le prix d'achat moyen d'un BR en 2018 était de £10.6 (environ 12.2€), contre 11.4€ en France.
Quant au "produits à durée de vie aléatoire, non garantis en cas de défectuosité,", ça s'applique à peu près à tous les produits technologiques vendus en France, de l'électronique à l'électro-ménager en passant par l'automobile, la plupart de ces secteurs bénéficiant d'une façon ou une autre de soutiens financiers de la part de l'Etat.
Je pourrais reprendre quasi point par point la vaste majorité des 7-8 arguments que tu détailles (2 fois) et expliquer en quoi ils ne tombent pas du ciel mais répondent à une réalité du marché qui est rarement le fait des éditeurs indépendants ayant signé cet appel.vivaldi21 a écrit :pourquoi c’est pas comme ça, qu’est-ce qui s’y oppose ?
Mais j'ai tellement expliqué ça ici ou là que sincèrement, je commence à être lassé de devoir répéter des choses pourtant largement publiques, que ce soit sur le zonage (tiens, y a rien sur les STF forcés), les pistes sons, les tarifs ou que sais-je encore.
Et le fait que tu poses une question pareille en conclusion d'un post aussi affirmatif m'interpelle tout particulièrement sur les éléments concrets en ta possession pour étayer ton point de vue.
Le marché vidéo est bien trop complexe pour se satisfaire de sur-simplifications pareilles, et ça me désole d'en voir encore autant en 2020, quand on pourrait croire que depuis le temps, les passionnés, encore plus sur des forums spécialisés, sont bien plus éduqués que ça sur le sujet.
J'ai plus de 3000 éditions BRs chez moi.Sypnos a écrit :Sur le Rot j'y suis allé de ma petite remarque et si il reconnaît que ça existe il n'en a a jamais été victime sur des milliers de disques. Chanceux le PP...
Sur ces 3000, 80 sont mentionnés sur ce site (y compris ceux mentionnés une seule fois), soit 2.7% de ma collection.
Sur ces 80, 4 sont morts et j'ai pu les faire échanger, et 4 de plus sont morts et en attente d'échange (de mon fait, n'ayant pas fait les demandes pour).
Ces 8 disques représentent 0.27% de ma collection.
0.27%.
Sur 3000 disques.
Autant dire que perso, je ne suis pas surpris qu'il puisse n'avoir aucun problème, y compris pour des milliers de disques.