Deux ans déjà…

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BD déf.

Lorsque ce site a vu le jour, le 29 avril 2016, nous recensions 75 titres défectueux. Deux ans après, nous en sommes à 252, soit en moyenne 7 titres nouveaux par mois…

Ceci nous a donné l’idée de regarder comment évoluait la statistique, au fur et à mesure des nouvelles découvertes que nous indexons chaque trimestre. Car si l’on en croit la version officielle, on ne devrait au fil du temps découvrir que des disques QOL, issus de la fameuse « période résine » 2008-2009.

Nous avons ainsi analysé, sur les 18 derniers mois*, l’évolution de la part de chaque presseur, et de chaque année de pressage. (* Ceci depuis notre indexation de septembre 2016 -136 titres à l’époque- afin de travailler à partir d’un échantillon de départ significatif).

Cette analyse confirme par les chiffres un certain nombre de constats que nous faisions jusque là « intuitivement ». Nous vous les résumons ci-après.

  • La part de QOL

Elle est très stable dans le temps. Depuis un an et demi, QOL représente toujours, à 1-2 % près, 70 % des défectuosités.

Selon que l’on est ou non naturellement optimiste, on peut interpréter cette stabilité de 2 façons. Soit considérer avec soulagement que QOL est constamment le principal touché, et donc qu’il existe moins de risques avec les autres presseurs. Soit au contraire s’inquiéter que le phénomène apparaisse plus global. car chaque fois qu’on découvre 7 QOL, on découvre aussi systématiquement 3 non-QOL.

  •  La part des années-résine (global)

En septembre 2016, la « période résine » représentait 56,8 % des titres défectueux, et la période postérieure (de 2010 à 2017) 35,3 % .

Aujourd’hui, la statistique s’est inversée : la période résine ne compte plus que 43,7 % des titres, la période post-résine atteint 51,9 %.

Cette évolution est absolument constante au fil des indexations, comme le résume le graphique ci après.

graphique 1

Autrement dit, plus on découvre de BD défectueux, plus ils sont situés sur les années « post -résine ».

Certes, individuellement, chaque année-résine est encore majoritaire. Mais le glissement vers les années postérieures est loin d’être anodin. Ces années devraient officiellement être « safe », leur part devrait baisser au fil des découvertes, et il est surprenant de constater que c’est l’inverse qui se produit.

Par souci d’objectivité, nous ne voulons pas donner une explication unique à ce phénomène. Si l’on veut se rassurer, on pourrait dire que les internautes échaudés vérifient de plus en plus leurs titres post-résine, ce qu’ils ne faisaient pas avant, et y trouvent naturellement de plus en plus de défectuosités. Si l’on veut être moins rassurant, on pourrait dire que des titres des années post-résine qui jusque là n’étaient pas défectueux le sont devenus (on sait que les BD se dégradent en moyenne au bout de 5 ans). A chacun de voir, en fonction là encore de son degré d’optimisme naturel !

  • La part des années-résine (détail)

Comme l’on pourrait craindre que QOL, vu son poids, influence grandement la statistique ci-dessus, nous avons regardé comment évoluaient indépendamment QOL et les autres presseurs.

Et là encore nous avons eu une surprise, en constatant que QOL et les autres évoluaient exactement de la même façon.

Nous vous proposons un graphique très succinct qui montre cette tendance. Les différentiels importants (13 à 17 % de transferts) ne peuvent guère être attribués au hasard.

graphique 2

Autrement dit, le glissement des défectuosités vers les années « post-résine » concerne aussi bien QOL que les autres presseurs, selon des courbes remarquablement similaires. Tout évolue en même temps dans les mêmes proportions.

Ainsi donc, que ce soit en considérant QOL seul, les autres presseurs seuls, on l’ensemble, la tendance de fond est la même: les années postérieures à 2009 ont pris le pouvoir en matière de défectuosités.  Notre optimisme naturel commence à flancher !

  • Que faut-il en penser ?

Et bien, évidemment, « on ne nous a pas tout dit … ».

Si QOL était le seul presseur défaillant, il devrait petit à petit devenir extrêmement majoritaire au fur et à mesure que les statistiques s’affinent . Ce n’est pas le cas.

Si les années-résine étaient les seules en cause, elle devraient également phagocyter les autres. C’est le contraire qui se produit. Il existe un glissement incontestable des défectuosités vers les années postérieures à 2009. Le phénomène est continu, rien n’indique à ce jour quand (et si) il se stabilisera.

Il est regrettable que la profession dans sa majorité ne veuille pas en prendre conscience et que nombre d’éditeurs veuillent encore nous faire croire que la défectuosité des BD est un problème ancien, limité à un seul presseur et à une seule période, et qu‘à présent, tout est sous contrôle.

A nouveau, nous ne pouvons que vous réitérer les « conseils essentiels de survie » :

– Vérifiez tous vos BD, qu’ils soient ou non estampillés QOL.

– Vérifiez toutes les années, et pas seulement les 2008-2009.

– Dans l’idéal, vérifiez-les régulièrement, car il est connu que des disques qui fonctionnaient à J-1 ne fonctionnent plus au jour J.

Et aussi… Faites-le non seulement pour vous, mais aussi pour les autres. Nous savons bien que la crainte, le fatalisme, le manque de temps, le « ça n’arrive qu’aux autres »… dissuadent certains BDphiles de vérifier leurs collections. Et c’est dommage. Car c’est grâce aux milliers de signalements que nous avons recueillis et compilés depuis deux ans que nous pouvons vous fournir ces informations, qui, nous le souhaitons, vous sont utiles.

Et pour finir quand même sur une note positive : 

 

Happy birthday to us !

 

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Vivaldi21

Je suis un cinéphile, pendant 40 ans j’ai vu en moyenne 150 à 200 films par an en salle, j’ai écrit dans des revues locales, j’ai fait des émissions à la radio ou animé des séances de «ciné club», et je crois bien connaître le cinéma, surtout celui dit «de répertoire»

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